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la fameuse Croix Magein et la Croix Messiaen

LE CERCLE D’HISTOIRE VOUS PRÉSENTE LES CROIX D’OCCIS DE LA COMMUNE DE BERTOGNE

Une croix d’occis est un petit monument, de bois ou de pierre, qui est érigé au bord d’une route ou d’un chemin là où une personne a trouvé la mort, souvent de manière violente, par crime ou par accident. Le Cercle d’Histoire de la Commune vous propose dans les prochains numéros du Bulletin Communal une chronique régulière qui illustre chaque fois deux croix d’occis plantées sur le territoire de la Commune. 

 

Commençons par la plus ancienne, la fameuse Croix Magein, située dans les Haies de Compogne. En 1714, un bûcheron du nom de Magein, sans doute de Compogne, a été retrouvé mort, la tête broyée, à l’endroit de la croix actuelle. Ses deux bœufs toujours attelés broutaient l’herbe du bord du chemin cent mètres plus bas. Il a probablement perdu la vie en sautant du chariot pour actionner le frein sur la roue ferrée, il a dû glisser sur le schiste mouillé et sa tête a été écrasée par la roue. Tout cela probablement la veille, jour de violent orage. La rumeur veut que Magein n’ait pas été enterré en terre chrétienne, car il travaillait un dimanche ! La croix Magein est, selon les recherches de Louis Lejeune, la troisième plus ancienne croix d’occis dans notre province, et la plus ancienne en bois. La photo montre une version moderne (2002) de la croix d’origine, qui a été préservée pour restauration. Géolocalisation : 50.1109 N / 5.6732 E 

 

Références : Bertogne Bienvenue / Un peu d’Histoire / Syndicat d’Initiative de Bertogne pp.6-7 mars 2013 Armand HENRION, Magein, nouvelle de fiction parue dans le Bulletin Communal de mars 1991, p.3. Louis LEJEUNE, « Quelques croix d’occis en Ardenne », in Les Vivants et leurs Morts. Art, croyance et rites funéraires dans l’Ardenne d’autrefois, Bastogne, Musée en Piconrue, 1989, pp.153-162.

 

 

La deuxième croix d’occis, que nous appellerons la Croix Messiaen, est une croix que ceux qui roulent de Gives vers Givroulle côtoient chaque jour, à la sortie de Gives, sur la droite de la route qui monte. Elle commémore une mort atroce. Très tôt le matin du 5 juin 1978, André Messiaen, un jeune militaire de carrière de 21 ans originaire de Wanze descendait de Givroulle vers Gives. Sa voiture est allée percuter le seul arbre qui se dresse sur le talus à gauche de la route. Le véhicule a brûlé comme une torche en le gardant prisonnier des flammes, devant quelques témoins aussi sidérés qu’effrayés. Willy Robert, un camionneur de Monaville, tenta d’utiliser son puissant extincteur, mais en vain. Louis Demeuse, boulanger à Longchamps, raconte : « J’allais à la Barrière Hinck avec la camionnette pour l’autosécurité. C’était un jour de l’été 1978, vers 9h00. J’ai vu un attroupement dans la côte à la sortie de Gives, les gendarmes, les pompiers, des curieux. Je me suis approché d’un gendarme que je connaissais bien. Il était près de l’épave d’une voiture calcinée au pied d’un arbre dans le talus. Le véhicule avait heurté l’arbre de plein fouet en ratant son virage dans la descente. J’ai demandé si le conducteur s’en était sorti. Il m’a fait signe de regarder dans l’épave. Je souhaite ne jamais plus devoir regarder ce que j’ai vu ce jour-là. » Maurice Henriche, de Gives, a construit la croix, placé l’écusson sur le centre et entretenu la croix d’occis jusqu’à sa mort. Géolocalisation : 50.0685 N / 5.6323 E Références : Béatrice Henriche et Véronique Lambert de Gives, Louis Demeuse de Longchamps, Gretel Schrijvers de Wigny. 

 

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