Le cordonnier de Lavacherie

Ce n’était pas un mauvais homme le cordonnier de Lavacherie. 

Il travaillait bien, mais un verre de goutte, 

il ne fallait pas qu’il y touche, sinon il ne s’arrêtait plus.

 

Un jour, à la fête d’Amberloup, le cordonnier avait tant bu,

qu’au retour, au moment de traverser l’Ourthe,

il failli tomber de la petite passerelle.

 

« Jamais je ne pourrai passer » se dit-il.

 

« Si j’arrive au bout, Sainte-Vierge, je vous promets que je ne boirai plus » 

Au milieu de la passerelle déjà un peu rassuré, 

il précisa son vœu : « Enfin plus tant... » 

 Et, arrivé sans encombre sur l’autre rive,

il acheva : « Aujourd’hui ».

 

À Amberloup, le lendemain, le cordonnier voulut y retourner

pour continuer de s’enivrer.

Il commença à emprunter le pont, qu’hier, le bonhomme avait pu traverser

grâce à un vœu fort peu honnête.

 

Il n’a pas le temps d’arriver sur l’autre rive,

que des centaines de poux l’envahissent.

Les maudites bestioles sont partout à la fois,

sur son visage, sur ses mains ou encore sous ses vêtements. 

 

Il n’a qu’une chose à faire,

tout habillé, dans la rivière, y plonger.

Immergés plusieurs fois jusqu’aux cheveux,

les poux ne sont pas découragés ;

ils continuent de grouiller sur son corps.

 

Complètement affolé, il sort de l’eau et prend le chemin du retour. 

Or voilà qu’après quelques pas en direction de sa maison, la vermine se 

détache de lui comme par enchantement.

Il ne lui reste que l’ennui d’avoir ses vêtements trempés

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0